**La présente lettre d’information a été envoyée le 14 mai 2024.
Les herbes sont vastement documentées en ligne. La recherche du nom d’une fleur peut révéler une abondance d’informations. Cependant, l’accent est souvent mis sur les bénéfices des plantes, plutôt que sur la création d’une connexion avec un être sensible. Mon objectif n’est pas de détailler les avantages individuels de chaque herbe ayurvédique, mais plutôt d’explorer l’importance de l’herboristerie dans la pratique du yoga.
Depuis ma plus tendre enfance, les herbes me fascinent. Peu avant mon départ pour le Canada, ma mère et moi avons planté diverses herbes dans un petit pot japonais. Les arômes de romarin et de lavande m’ont tellement marqué que j’ai continué à les cultiver au Canada, où elles prospéraient à côté de mes tuyaux de radiateur. Au-delà de leurs vertus pour notre bien-être et nos maux, ce qui me captive chez les herbes, c’est leur magie. Une magie similaire à celle évoquée dans le récit de Hanumān revenant avec une multitude d’herbes pour soigner Rāma et Lakshmana.
Nombre d’entre vous savent déjà ma passion pour certains ouvrages de fantasy, notamment pour « Le Seigneur des Anneaux » de J.R.R. Tolkien, que je lis et regarde annuellement. Cette passion est si prononcée que j’ai même enseigné une classe complète de philosophie yogique à travers ce prisme. Un paragraphe en particulier résume mon enchantement pour la magie des herbes.
Mon approche est que la valeur des herbes réside dans cette capacité à créer de la magie et établir des relations, bien au-delà des simples avantages physiques ou émotionnels.
« Et finalement, Bergil arriva en courant, portant six feuilles dans un tissu. « C’est de l’athelas, Monsieur, » dit-il, « mais pas très frais, je crains. Il doit avoir été cueilli il y a au moins deux semaines. J’espère qu’il fera l’affaire, Monsieur ? » Puis, en regardant Faramir, il éclata en larmes. Mais Aragorn sourit. « Il fera l’affaire, » dit-il. « Le pire est maintenant passé. Restez et soyez réconforté ! » Puis, prenant deux feuilles, il les plaça dans ses mains et souffla dessus, puis les écrasa, et aussitôt une fraîcheur vivante emplit la pièce, comme si l’air même s’éveillait et pétillait de joie. Et ensuite il jeta les feuilles dans les bols d’eau bouillante qui lui avaient été apportés, et aussitôt tous les cœurs s’allégèrent. Car le parfum qui en émanait était comme un souvenir de matins de rosée sous un soleil sans ombre dans une terre dont le beau monde au printemps n’est lui-même qu’un souvenir fugace. »
Pour moi, c’est de la magie. Un simple parfum d’une certaine fleur peut changer l’énergie de chaque personne dans une pièce en un moment désespéré (croyez-moi, c’est un moment critique dans cette section du livre, tout le monde est blessé et meurt de la guerre qui n’est même pas encore terminée). Mais nous connaissons tous ce sentiment. Un parfum de fleurs ou de plantes ravive tous les souvenirs du passé.
C’est ainsi que je comprends les vertus des herbes. Elles peuvent ne pas guérir aussi rapidement que la médecine moderne, mais leur simple odeur, le fait de prendre le temps de préparer une tasse de thé ou d’ajouter quelques gouttes de teinture peuvent être bénéfiques. L’action de prendre soin de nous ou des autres fait une grande différence dans la guérison. Tout comme vous pourriez prendre le temps de vous asseoir pour méditer, de placer une fleur en offrande à la Déesse Durga, ou d’apprendre à connaître une fleur spécifique sur le pas de votre porte juste pour comprendre. Il s’agit de prendre le temps de faire quelque chose avec une intention claire et entière. Et tout à coup, la magie se dévoile, nos voies prāniques sont restaurées et nous sommes prêts à guérir.
Alors aujourd’hui, sortez, observez une plante avec la même intention intense qu’Aragorn insufflant de vie et écrasant l’athelas pour guérir, établissez une véritable relation avec une plante et prenez le temps de le faire simplement par souci.